Tout est fait pour les éradiquer de vos textes, cependant les fautes d’orthographe pourraient améliorer votre visibilité. Déroutant, n’est-ce pas ? Les mots-clés mal orthographiés sont pourtant utilisés depuis longtemps par les référenceurs. Mais sont-ils réellement susceptibles de générer plus de trafic vers votre site web ? Comment les intégrer à vos contenus pour ne pas perdre en crédibilité ? Et surtout, le jeu en vaut-il vraiment la chandelle en 2024 ? Je vous explique tout !
1. DES FAUTES D’ORTHOGRAPHE POUR AMÉLIORER VOTRE RÉFÉRENCEMENT NATUREL ?
1.1. Un texte plus performant grâce aux fautes d’orthographe : une contradiction !
1.2. L’impact des mots-clés mal orthographiés sur votre référencement naturel
1.3. Évaluer l’intérêt d’un mot-clé mal orthographié pour votre activité
2. 3 FAÇONS D’INTÉGRER LES MOTS-CLÉS MAL ORTHOGRAPHIÉS À VOS CONTENUS
2.1. Jouer la transparence en créant une page spécifique
2.2. Utiliser les zones d’ombre de l’url et des attributs alt des images
2.3. Être volontairement “étourdi” en les saupoudrant dans le contenu éditorial
3. INCLURE DES MOTS-CLÉS MAL ORTHOGRAPHIÉS EN 2024 : BONNE OU MAUVAISE IDÉE ?
3.1. L’impact sur l’expérience utilisateur
3.2. L’impact sur votre image de marque
3.3. Le focus sur l’intention de recherche
3.4. La question de la recherche vocale
DES FAUTES D'ORTHOGRAPHE POUR AMÉLIORER VOTRE RÉFÉRENCEMENT NATUREL ?
UN TEXTE PLUS PERFORMANT GRACE AUX FAUTES D’ORTHOGRAPHE : UNE CONTRADICTION !
Vous avez rédigé votre texte avec soin et vous l’avez probablement relu plusieurs fois pour vous assurer qu’il ne comporte pas d’erreurs. Peut-être avez-vous fait appel à un rédacteur web professionnel pour atteindre cet objectif ? Utiliser des mots-clés mal orthographiés peut donc paraître incongru voire contre-productif. En effet, la correction orthographique est un élément important de la qualité d’un texte. Et les fautes d’orthographe peuvent induire une perception négative des compétences d’un professionnel ou du sérieux d’une entreprise. Pourquoi alors envisager d’inclure des erreurs volontairement dans vos textes ?
L'IMPACT DES MOTS-CLÉS MAL ORTHOGRAPHIÉS SUR VOTRE RÉFÉRENCEMENT NATUREL
▷ Pourquoi les internautes font-ils des erreurs ?
Inévitablement, les internautes tapent parfois des mots mal orthographiés lorsqu’ils font des recherches sur Internet. Cela s’explique par plusieurs raisons qui ne sont pas toujours dues à un manque de maîtrise de l’orthographe.
-
L’erreur volontaire :
L’internaute peut choisir de ne pas accentuer un mot pour aller plus vite puisqu’il sait pertinemment que sa recherche aboutira quand même. C’est le cas pour des termes comme « redacteur web » ou « redaction web ». Il peut aussi utiliser des mots tronqués ou des abréviations. -
La faute de frappe :
En allant trop vite, l’internaute peut intervertir des lettres ou en omettre une comme dans « redatceur web » ou « reacteur web ». Il peut aussi, par inadvertance, remplacer une lettre par une autre parce qu’elles étaient proches sur son clavier. -
L’orthographe fautive :
L’internaute peut enfin ne pas savoir orthographier un mot. En français, ces erreurs portent souvent sur les doubles consonnes, les accords (féminin, pluriel) ou le choix de la graphie d’un son. Par exemple, « référencement » peut être mal orthographié « référancement ».
▷ Quelle est l’incidence de ces variations orthographiques ?
ÉVALUER L’INTÉRÊT D’UN MOT-CLÉ MAL ORTHOGRAPHIÉ POUR VOTRE ACTIVITÉ
▷ Est-il probable que les internautes orthographient mal ce mot-clé ?
La première étape est de se poser la question de la probabilité de l’utilisation de ces formes mal orthographiées par les internautes dans votre cas. Les mots clés qui correspondent à votre activité sont-ils difficiles à écrire ? Par exemple, votre secteur d’activité utilise-t-il beaucoup de termes importés d’une autre langue ? Avez-vous recours à des termes très spécifiques et techniques pour décrire votre activité ? Le nom de votre entreprise est-il souvent écrit d’une autre manière par vos clients ? Si la réponse à ces questions est oui, il sera intéressant de creuser davantage.
Vous pouvez utiliser un générateur de fautes d’orthographe pour vous aider à répertorier les mauvaises orthographes possibles de vos mots clés :
▷ L'utilisation de ce mot-clé est-elle pertinente pour atteindre votre objectif ?
La deuxième étape est d’analyser le volume de trafic généré par les mots-clés mal orthographiés en effectuant une recherche à l’aide d’un outil de planification de mots-clés. L’objectif est ici d’évaluer la pertinence et la faisabilité d’un positionnement en 1ère page pour ces termes. Si leur trafic est très faible ou que leur score de difficulté est très élevé, ils n’auront aucune incidence sur votre positionnement.
Dans l’exemple qui suit, « marketing de contenue » a le même volume de recherche que les mots-clés bien orthographiés mais sa difficulté pour le référencement naturel est bien inférieure. Son utilisation peut donc être un choix stratégique.
▷ Quelles sont les pages de résultats générées par ce mot-clé ?
Enfin, il faut à tout prix analyser la SERP pour voir si le mot clé mal orthographié génère des résultats différents ou si, au contraire, Google propose une page de résultats identique à celle générée par la version correcte du mot clé. En effet, si la requête mal orthographiée est automatiquement corrigée, il ne servira à rien de le prendre en compte.
Par exemple, pour la requête « marketing de contenue », l’article de MailChimp se retrouve en position 0 (extrait optimisé) alors que, dans la page de résultats obtenue avec l’orthographe correcte « marketing de contenu », l’article des Echos prend sa place et en mars 2023, l’article de MailChimp ne se classait plus qu’en 6e position. L’utilisation du mot-clé « marketing de contenue » peut donc être un choix stratégique pour travailler son positionnement.
3 FAÇONS D’INTÉGRER LES MOTS-CLÉS MAL ORTHOGRAPHIÉS À VOS CONTENUS
Certains experts en référencement naturel déconseillent d’utiliser les mots-clés mal orthographiés. Ils associent cette pratique au Black Hat SEO car c’est une forme de manipulation des algorithmes. D’autres considèrent qu’il s’agit d’une technique comme une autre pour augmenter ses chances d’être visible sur la toile. Olivier Andrieu, dans son livre Réussir son référencement web propose quelques pistes de réflexion pour les intégrer :
JOUER LA TRANSPARENCE EN CRÉANT UNE PAGE SPÉCIFIQUE
UTILISER LES ZONES D’OMBRE DE L’URL ET DES ATTRIBUTS ALT DES IMAGES
L’URL est la zone chaude parfaite pour inclure vos mots-clés sans accentuation puisque cela fait partie de sa convention d’écriture. à savoir des mots en minuscules, sans accents et séparés par un tiret. Comme elle est moins souvent lue attentivement par les internautes, les fautes d’orthographe ont plus de chances de passer inaperçues.
De la même manière, les attributs ALT ne s’affichent que lorsque vos images ne se chargent pas. Ils seront donc lus par une minorité d’internautes mais bien pris en compte par les robots des moteurs de recherche.
ÊTRE VOLONTAIREMENT “ÉTOURDI” EN LES SAUPOUDRANT DANS LE CONTENU ÉDITORIAL
Vous pouvez également inclure des termes mal orthographiés dans le corps de vos textes par inadvertance calculée. Dans ce cas, il vous faudra accepter qu’une « coquille » soit volontairement mise en évidence dans vos textes.
Certains éditeurs de site web utilisent également la section des commentaires pour prendre la parole au nom d’un internaute qui aurait fait une faute d’orthographe. Si elle est efficace pour se détacher de l’erreur, cette dernière solution pose toutefois un problème éthique car elle revient à créer un échange fictif.
À RETENIR : Même si Google ne prend pas en compte l’orthographe comme critère de référencement objectif, répéter un même mot avec différentes orthographes tout au long d’un texte s’apparente à du spam et peut être pénalisé au même titre qu’une trop grande densité de mots clés (sur-optimisation). De plus, la qualité est un critère essentiel du classement et le taux de rebond des visiteurs (qui abandonneront rapidement une page rendue illisible !) est un clair indicateur que son contenu n’a pas de valeur pour les algorithmes. Si vous choisissez d’inclure des mots clés mal orthographiés, il faudra donc faire preuve de parcimonie.
INCLURE DES MOTS-CLÉS MAL ORTHOGRAPHIÉS EN 2024 : BONNE OU MAUVAISE IDÉE ?
L’IMPACT SUR L’EXPÉRIENCE UTILISATEUR
Pour créer un contenu de qualité, vous écrivez avant tout pour les internautes. Votre but est d’apporter de la valeur ajoutée à votre audience cible en lui proposant un contenu utile et pertinent. Votre communication digitale doit vous aider à gagner la confiance de votre audience. C’est pourquoi, vous devez toujours privilégier l’expérience de l’utilisateur en lui proposant des textes agréables à lire. Si votre référencement sur un terme mal orthographié est critique, mieux vaut faire preuve de créativité pour l’inclure de manière transparente afin d’éviter un retour de bâton en termes de crédibilité et de positionnement dans les SERP.
L'IMPACT SUR VOTRE IMAGE DE MARQUE
S’il est vrai que le cerveau du lecteur a tendance à corriger automatiquement les erreurs et que certaines fautes d’orthographe passeront plus facilement inaperçues dans vos textes, la correction linguistique de vos contenus a toujours un impact non négligeable sur votre image de marque. Cependant, en fonction de votre secteur d’activité et des caractéristiques de votre entreprise, son retentissement sera plus ou moins fort. Par exemple, pour un professionnel de l’écriture, les erreurs de langue seront associées à un manque de compétences alors que le jugement sera probablement différent pour un paysagiste pour qui la rédaction ne constitue pas une composante essentielle de son activité. Tout est question de dosage mais il est essentiel de s’interroger à ce propos avant d’envisager d’inclure des fautes d’orthographe dans vos contenus.
LE FOCUS SUR L’INTENTION DE RECHERCHE
Le temps où les moteurs de recherche affichaient en priorité le contenu qui comportait la phrase exacte tapée par l’internaute est révolu. Aujourd’hui, la focalisation est sur l’intention de recherche. En effet, l’avènement de l’intelligence artificielle permet d’interpréter de manière de plus en plus fine la requête de l’internaute pour renvoyer les résultats qui répondent le mieux à sa demande. Pour cela, les algorithmes ne s’attachent plus aux mots-clés exacts mais se basent sur l’analyse des champs sémantiques et des contextes de recherche. C’est pourquoi, pour créer du contenu bien optimisé, il est préférable de travailler les mots-clés de longue traîne (composés de 3 mots ou plus) car ils sont plus précis et de se concentrer sur la richesse du champ lexical employé.
LA QUESTION DE LA RECHERCHE VOCALE
La recherche vocale gomme les variations orthographiques dans les requêtes des internautes. Plus de fautes liées à la frappe de caractères ! L’incidence des mots-clés mal orthographiés sur le référencement naturel sera donc probablement très limitée à mesure que l’engouement pour la recherche vocale se confirme. C’est pourquoi, il sera plus judicieux de travailler les mots-clés de longue traîne qui correspondent davantage à l’énonciation naturelle d’une personne et de construire votre contenu dans une logique conversationnelle, c’est-à-dire autour des questions fréquemment posées par les internautes.
À la question “Faut-il continuer à prendre en compte les mots-clés mal orthographiés en 2024 ?”, la réponse est non ! S’ils peuvent toujours vous faire gagner quelques points, les mots-clés mal orthographiés auront de moins en moins d’incidence sur votre positionnement. La recherche vocale et l’utilisation de l’intelligence artificielle par les moteurs de recherche rendent cette stratégie d’optimisation rapidement obsolète. Prendre le risque de perdre en qualité et en crédibilité n’en vaut pas (plus) la chandelle. Mon conseil ? Privilégiez plutôt des mots-clés de longue traîne et conversationnels pour faire la différence avec des contenus qui répondent précisément à l’intention de recherche des internautes.